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conseil, fit prendre de grandes robes de velours violet, qu'il fit faire à cette fin. Et étant entré en quelque def-fiance, renforça sa garde.
Le 15 janvier, le Roy tira des prisons du châtelet le fils de la dame de Grenache, lequel se faisoit aupa­ravant appeller le duc de Genevois C1), comme se pré­tendant fils aîné du duc de Nemours. Les dettes du­quel il paya ou s'obligea de payer, ne pouvant autre­ment sortir de là où il étoit.                           »
Le 22, le duc d'Espernon, accompagné des' inarquis de Conty, comte de Soissons, ducs de Montpensier, de Nevers, d'Aumale, de Joyeuse, de Rets, et de grand nombre de seigneurs et gentilshommes, vint au parle­ment, et fit le serment de colonel géneral de l'infan­terie françoise, tant deçà que deles monts, et en cette qualité officier de la couronne (a). Après le serment on le fit monter en haut, et seoir sur les fleurs-de-lys au rang des princes, avec cette restriction : « Ducd'Es-« pernon, montez icy comme pair de France, et non « comme colonel géneral ; car en cette derniere qua-« Hte vous n'avez pas icy de séance. »
Au commencement de février arrivèrent à Senlis les députés des Etats de Flandres venans demander à Sa Majesté sa protection, et mettre les Pays-Bas en sa sauvegarde contre les tyrannies du roy d'Espagne et
(*) Le due de Genevois : Henri de Savoie , fils de Jacques de Sa­voie , duc de Nemours, et de Françoise de Rohan, dame de La Gar­nache. Il n'étoit pas légitime, quoiqu'il se fit appeler duc de Gene­vois. Cependant ily avoit mariage entre le duc de Nemours et Fran­coise de Rohan ; et il fallut une procédure en forme pour casser ce mariage. -— (-) Officier de Ia couronne : H n'y avoit auparavant qu'on colonel de l'infanterie française. Le Roi créa la charge de colonel gé­néral en faveur du duc d'Epernon.
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